Bienvenue à The Energy Shift, une série de balados mettant l’accent sur le contexte énergétique en évolution rapide animée par Luisa Fuentes et James Wright.

Luisa Fuentes : Bonjour à tous! Bienvenue à cet épisode de The Energy Shift. Comment allez-vous, James? De retour de vacances?

James Wright : Oui! Je suis heureux d’être de retour. La semaine dernière, j’étais au beau milieu du désert en Utah, à Moab. Je recommande vraiment cet endroit si vous n’y êtes jamais allé. C’est un endroit tout simplement magique. C’est un peu comme faire de la randonnée sur Mars. Bref, c’est un endroit génial.

Luisa Fuentes : Je vais ajouter cela à ma longue liste d’endroits où aller aux États-Unis; en particulier des parcs nationaux.

James Wright : Vraiment génial!

Luisa Fuentes : Bon… Dans l’épisode d’aujourd’hui de The Energy Shift, nous allons parler des cotes de crédit et de leur incidence sur la transition. Comme nous le savons, les politiques aux États-Unis continuent de soutenir la décarbonation au moyen de crédits d’impôt pour des choses comme le captage du carbone, l’hydrogène et les carburants faibles en carbone, pour n’en nommer que quelques-unes. Les banques doivent se préparer et s’informer à mesure que les projets du secteur commencent à entrer sur le marché.

Luisa Fuentes : Contrairement aux énergies renouvelables traditionnelles, pour lesquelles la taille initiale des projets était de quelques centaines de millions de dollars, la transition est un secteur spécialisé et, à l’exception peut-être des projets de stockage dans le domaine de la transition, les projets ont tendance à se chiffrer en milliards de dollars. Avec de pareils coûts, le niveau des engagements attendus des banques sera très élevé. Les banques demanderont probablement, si ce n’est pas une exigence de gros, qu’un projet ou un emprunt d’obligations soit coté.

Luisa Fuentes : Cela aidera à atténuer le risque d’approbation et de refinancement. À cette fin, les points de vue des agences de notation sur ces secteurs clés seront essentiels à la capacité financière ultime des projets dans les espaces de transition.

James Wright : Oui! C’est exact. Quand je pense aux analogies et aux parallèles avec d’autres espaces, Luisa, je pense au gaz naturel liquéfié. C’est un bon exemple. On peut soutenir qu’il s’agit d’un carburant de transition très important en soi et d’un carburant pour lequel les États-Unis sont un fournisseur dominant depuis quelques décennies. Toutes ces opérations représentent un financement de plusieurs milliards de dollars. Un certain nombre d’emprunteurs ont choisi de passer aux marchés 4(a)(2) ou aux marchés 144A.

James Wright : De même, plus récemment, nous avons vu un certain nombre de portefeuilles d’énergie renouvelable, qui ont connu une croissance à grande échelle, tirer également parti de marchés où les plus importants producteurs indépendants d’électricité et d’énergie solaire ou éolienne ont profité des avantages du marché des placements privés. Cela, en particulier, a été une autre bonne source de capital à long terme. Je crois donc que vous avez raison. Un grand nombre de ces nouvelles technologies de transition suivront un parcours de capital institutionnel bien établi.

James Wright : Maintenant que nous avons jeté les bases, nous avons invité deux invités d’exception à nous faire part de leur point de vue sur ces sujets et sur ce qu’ils constatent dans le contexte de la transition. Nous sommes heureux d’accueillir Greg Remec et Richard Sanders. Greg est analyste principal chez Fitch Ratings, et Richard est un pilier dans le domaine des agences de notation et des banques. Il est directeur général, Services financiers aux entreprises CIBC et notre expert interne en notation. C’est un plaisir de vous voir, Greg et Richard.

James Wright : Bon… Allons droit au but. Commençons par définir la transition. Greg, l’un des points principaux dont nous discutons le plus souvent est la façon dont différentes personnes ou entreprises définissent la transition. Il vaut peut-être la peine d’essayer de définir un peu ce que la transition énergétique signifie pour vous et Fitch Ratings.

James Wright : Incluez-vous les énergies renouvelables traditionnelles? Qu’en est-il du gaz naturel?

Greg Remec : C’est avec plaisir que je vous aiderai à expliquer la situation, James. Merci à vous et à Luisa de m’avoir invité à participer à ce balado aujourd’hui. C’est toujours un plaisir de parler de ces éléments de mon travail et des raisons pour lesquelles je les trouve fascinants. La transition énergétique ne se limite pas au passage aux énergies renouvelables pour la production d’énergie et à l’abandon des combustibles fossiles. C’est certainement un aspect très important, mais cela va bien au-delà de cela.

Greg Remec : L’objectif global est de réduire les émissions globales de gaz à effet de serre, d’améliorer la sécurité énergétique et de promouvoir la durabilité. Ce faisant, encore une fois, au-delà de la production d’électricité, les transports sont un autre secteur touché. Nous le savons tous, les véhicules commencent à passer à l’électricité plutôt qu’aux combustibles fossiles. Toutefois, cela touche également le secteur des industries lourdes, en particulier celles pour lesquelles la décarbonisation est difficile, comme celle de l’acier, du ciment et des produits chimiques, qui consomment beaucoup d’énergie et qui utilisent traditionnellement les combustibles fossiles.

Greg Remec : La transition porte donc davantage sur l’efficacité énergétique et la création de sources d’énergie de remplacement. Un autre secteur concerné est celui des bâtiments et de la construction, à savoir les nouvelles constructions et la rénovation des bâtiments existants pour en améliorer l’efficacité énergétique. Je pense que tout le monde connaît le programme de pistes qui certifie que les immeubles sont certifiés LEED. Cette certification témoigne de leur efficacité, de leur utilisation de matériaux écoénergétiques et de la façon dont ils s’approvisionnent en électricité, et de leur utilisation accrue de l’énergie renouvelable.

Greg Remec : Ils peuvent obtenir ces résultats à l’aide de panneaux solaires ou d’équipement plus efficace, comme des thermopompes. Tout cela fait partie de la transition du secteur agricole, traditionnellement très dépendant des combustibles fossiles, non seulement il se tourne vers les véhicules électriques pour l’équipement agricole, mais ces mesures visent aussi à réduire les émissions en ce qui a trait à l’élevage du bétail et aux engrais utilisés, la quantité d’engrais et les types d’engrais. Tous ces secteurs font partie de cette transition.

Greg Remec : Bien entendu, nous travaillons tous dans le secteur financier. Des investissements importants sont effectués pour promouvoir les énergies renouvelables et accroître l’utilisation des infrastructures et des transports publics. Il y a aussi du changement dans les stratégies de placement qui doivent soutenir ces types de technologies durables et vertes. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui, mais il ne suffit pas de fermer des centrales au charbon et de construire plus de centrales solaires, n’est-ce pas?

Greg Remec : Lorsque nous parlons de transition énergétique, nous parlons d’un large éventail de transitions.

James Wright : Oui, exactement. C’est l’un des défis que nous avons observés à la banque. Le schéma de transition couvre essentiellement tout ce que nous pouvons couvrir, chaque secteur que nous touchons. Fort intéressant! Excellent! Merci. Je vous laisse la parole, Richard. Nous parlons souvent de la convergence entre la transition et la durabilité pour ce qui en est des projets, mais aussi pour les entreprises traditionnelles.

James Wright : Pourriez-vous peut-être parler des différences entre les termes transition et durabilité pour nous? Compte tenu de ce que Greg vient de dire au sujet de la transition, pourriez-vous nous parler un peu de la façon dont la durabilité s’inscrit dans ce tableau?

Richard Sanders : Bien sûr! James, merci encore de m’avoir invité. Comme Greg l’a dit, la transition et la décarbonation sont un sujet très vaste qui touche plusieurs secteurs, tant l’efficacité énergétique que la transformation énergétique. Je dirais que la durabilité est probablement un terme encore plus large. Comme je dis souvent, la durabilité couvre divers secteurs qui ne sont pas touchés par la transition énergétique.

Richard Sanders : L’eau ou l’économie circulaire; la biodiversité tient également compte des facteurs sociaux. Si vous prenez du recul et que vous réfléchissez à la façon dont les agences de notation réfléchissent à ce sujet, et de façon plus générale, je pense que la meilleure façon d’y réfléchir, est de se rappeler que, en fait, le E dans le S dans les facteurs ESG que les agences de notation évaluent du point de vue des investisseurs.

Richard Sanders : Je pense qu’il est préférable de dire que, même si nous nous concentrons sur l’aspect environnemental et la durabilité, nous intégrerons aussi l’aspect social, pour lequel les agences de notation se penchent le plus sur la question. Récemment, j’ai vu un certain nombre d’agences indiquer que jusqu’à un cinquième de leur portefeuille d’émetteurs couverts est touché de façon importante par les facteurs ESG.

Richard Sanders : La grande majorité de cette incidence provient du G, la gouvernance. Je pense donc que cela mérite d’être dit. Oui!

James Wright : Vous avez soulevé d’excellents points, Richard. Merci. Alors peut-être qu’en restant avec vous, vous pourriez tirer un peu sur certaines de ces ficelles. Comment nos entreprises clientes envisagent-elles la durabilité? Que constatez-vous? Quels sont les principaux aspects sur lesquels elles se concentrent et quel rôle jouent les cotes à cet égard?

Richard Sanders : Parlons en termes généraux. Je pense que, du point de vue de nos clients, ils s’attaquent à la durabilité. Je vois les choses sous deux angles : le risque et les occasions. Du côté des occasions, si vous pensez aux divers projets et aux divers investissements que les entreprises envisagent, au bout du compte, vous mettez l’accent sur les attentes des consommateurs à l’égard des produits et pas seulement des produits durables, par exemple, pas seulement les véhicules électriques.

Richard Sanders : Toutefois, par exemple, nous avons beaucoup entendu parler récemment de l’explosion de la demande de données et de services d’IA et de l’incidence que cela aura sur notre chaîne d’approvisionnement énergétique; c’est un bon exemple d’occasions. Cela entraînera d’énormes changements qui auront des répercussions, du point de vue du risque et des occasions, sur les promoteurs, les services publics et les sociétés de technologie, médias et télécommunications, alors que nous cherchons à transformer notre façon de fournir cette gamme de produits en particulier.

Richard Sanders : Pour ce qui en est du risque, je pense que nous devrions porter attention à la résilience climatique et à la planification en cas de catastrophe, nos clients eux y portent attention, et, surtout après la pandémie de COVID-19, les gens se sont concentrés sur l’interruption de la chaîne d’approvisionnement. Les agences de notation tiennent compte de tous ces types de risques lorsqu’elles réfléchissent à la façon dont les entreprises abordent la durabilité.

Richard Sanders : Cela nous ramène à la question de la gouvernance. Les agences, pour ce qui en est des sociétés, se concentrent principalement sur la façon dont les équipes de direction traitent ces points et comment ils les saisissent du point de vue des occasions ainsi que sur les dépenses nécessaires pour saisis ces mêmes occasions. Il y a aussi le point de vue de l’atténuation du risque.

James Wright : Cela me fait penser; qu’en est-il des nouvelles exigences de divulgation de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis, la SEC, pour les émissions des catégories 1 et 2 et de leur incidence possible sur les approches à l’égard des cotes de crédit des sociétés?

Richard Sanders : Nous devons prendre du recul et examiner la situation dans le contexte plus large des propositions de la SEC et de ses nombreuses exigences. Si vous regardez ce qui se passe ailleurs dans le monde, je pense que les chiffres portent maintenant sur les différents territoires de compétence où ce type d’exigences de divulgation sont mises à l’avant-plan. Il y a déjà environ 22 territoires de compétence où ce type de divulgation est déjà obligatoire ou le sera sous peu.

Richard Sanders : À l’échelle mondiale, on insiste beaucoup pour obtenir des renseignements sur les changements climatiques qui favorisent une plus grande transparence et une plus grande uniformité afin que les investisseurs puissent prendre des décisions éclairées. Les émetteurs peuvent aussi prendre des décisions éclairées. L’agence se concentre probablement davantage sur ces occasions du point de vue de la divulgation et de l’uniformité de l’analyse. Mais je pense aussi qu’il y aura des cas.

Richard Sanders : Encore une fois, cela nous ramène à la gouvernance pour les petites entreprises, qui sont peut-être moins bien outillées pour composer avec ce genre d’exigences de divulgation supplémentaires. Cela pourrait être une préoccupation en matière de crédit, car les agences tiennent compte de la capacité des équipes de direction à mettre en œuvre ce genre de choses ou sur les possibles pénalités si elles ne les mettent pas en œuvre de façon appropriée. Une fois que vous avez dépassé ce stade, vous êtes dans un monde où les divulgations, de manière générale, devraient entraîner des avantages.

Luisa Fuentes : Passons maintenant aux nouvelles technologies. À la Banque CIBC, nous avons passé beaucoup de temps à travailler avec des développeurs de tout le spectre de ce que nous appelons la préparation technologique. Certaines entreprises mettent au point des projets qui représentent l’évolution de technologies et de processus autrement établis qui sont éprouvés par d’autres, mais avec des offres qui ressemblent davantage à une révolution, à de réels changements potentiels, qui penchent peut-être vers ces changements marquants.

Luisa Fuentes : Bien que la Banque CIBC communique avec des entreprises tôt dans le processus du côté des services bancaires d’investissement, elle aide les promoteurs à mobiliser des capitaux pour les séries B et C. Il est souvent évident que, en ce qui concerne le financement traditionnel de projets, il est trop tôt pour que les banques puissent saisir ces occasions, quelle que soit leur envergure. C’est là qu’arrive le Département de l’Énergie, le programme de prêts, les usines à hydrogène, le DAC (Direct Air Capture), etc. En commençant par vous, Greg, vous pouvez peut-être caractériser le travail que Fitch Ratings a accompli en lien avec le Département de l’Énergie.

Luisa Fuentes : De quels secteurs parlons-nous? Quelle est l’ampleur des opérations que vous examinez?

Greg Remec : Fitch Ratings évalue beaucoup de projets dans le cadre du programme de garanties de prêt du Département de l’Énergie, et ce programme a été lancé il y a plus d’une douzaine d’années, en fait, pour aider les projets qui ne peuvent pas obtenir de financement dans les marchés traditionnels à être commercialisés afin de promouvoir de nouvelles technologies, de nouveaux processus et de nouveaux gains d’efficacité. Mon premier projet d’énergie solaire faisait partie d’une cote et d’une opération du Département de l’Énergie pour construire des mégaprojets d’énergie solaire dans le désert de la Californie.

Greg Remec : Vers 2009 ou 2010, l’énergie solaire était considérée comme nouvelle, non éprouvée sur le plan technologique et n’était pas vraiment financée. Des installations solaires géantes ont été construites pour aider à démontrer la valeur de cette technologie, mais aussi le processus commercial qui les soutient. Leur construction autrement dit. Aujourd’hui, nous considérons l’énergie solaire comme une énergie renouvelable traditionnelle. Je ne dis pas que c’est le Département de l’Énergie qui était responsable de cela, mais il a certainement contribué à la mise en marché de ces types de projets à grande échelle par l’intermédiaire du programme de garanties de prêts, ce qui a vraiment aidé le système, à l’adoption et à la commercialisation de cette technologie.

Greg Remec : Même chose du côté de l’énergie éolienne, lorsque nous avions une feuille de route un peu plus reluisante et que ce n’était donc pas considéré comme une nouveauté, mais toujours pas comme un projet d’énergie renouvelable traditionnelle, comme c’est le cas aujourd’hui. Dans cette optique, la Banque CIBC continue de mettre au point de nouvelles technologies et demande une cote de crédit pour l’aider à décider des projets à réaliser et de la façon d’établir le prix de la dette utilisée dans le cadre de son programme de garanties de prêts.

Greg Remec : Dans cette optique, nous avons examiné des projets assez récemment pour le transport de courant continu à haute tension. Nous avons examiné les piles à hydrogène, la production d’hydrogène pour des projets aéronautiques, l’hydrogène écologique produit pour la production d’énergie renouvelable et le stockage d’air comprimé en tant que batterie physique en quelque sorte. Ici, aux États-Unis, nous lançons de plus en plus de projets de fabrication sur le territoire, dans des aciéries plus durables.

Greg Remec : Encore une fois, j’ai mentionné que l’acier et les métaux sont l’un des secteurs les plus problématiques pour la décarbonisation. Des mesures peuvent être prises pour faciliter la transition et aider le secteur, plutôt que de s’appuyer entièrement sur les combustibles fossiles, les plastiques renouvelables et les plastiques fabriqués à partir de matériaux non fossiles. On parle ici autant du non fossile que du biodégradable. C’est certainement quelque chose qui faciliterait la transition. Nous avons examiné les projets nucléaires, tant à petite échelle que pour le renouvellement des permis des installations existantes. Le nucléaire étant considéré comme une technologie à faibles émissions, l’aviation durable, les carburants créés à partir de l’utilisation de ressources renouvelables, les stations de recharge pour véhicules électriques et les parcs de véhicules électriques associés à la livraison en fin de parcours ont tous été considérés.

Greg Remec : Nous avons évalué un projet de stockage d’électricité par batterie 100 % marchand qui n’a pas de contrat sous-jacent en bleu ammoniac, bleu et vert ammoniac. Également, des approches moins axées sur le carbone pour la fabrication d’ammoniac, qui est essentielle pour les engrais, comme je l’ai mentionné, pour l’agriculture, puis d’autres projets plus traditionnels. Toutefois, ils comportent des niveaux de risque plus élevés que d’autres, comme l’énergie éolienne en mer ici, aux États-Unis, un historique très inégal et un développement très lent.

Greg Remec : Toutefois, nous le constatons, et le Département de l’Énergie s’implique dans ces secteurs ainsi que dans l’énergie géothermique, qui existe depuis des décennies, mais qui fait maintenant l’objet d’un examen plus approfondi en tant que technologie à faibles émissions et, surtout, en tant que production d’énergie renouvelable pouvant être répartie. Ce sont toutes des choses relativement nouvelles sur le plan technologique, et nous n’évaluons pas la technologie elle-même.

Greg Remec : Nous nous appuyons sur les experts en technologie, les ingénieurs indépendants et les conseillers du marché qui nous aident à nous renseigner sur les risques technologiques. Mais nous les évaluons en fonction de leur structure de marché. Comment obtiendront-ils leurs liquidités? Quels sont les principaux éléments de risque, au-delà de la technologie? Afin que nous puissions établir une cote de crédit pour une proposition de financement impliquant l’une ou l’autre de ces nouvelles technologies, de sorte que le Département de l’Énergie puisse contribuer à les promouvoir et à les rendre plus confortables.

Greg Remec : Considéré comme étant investissable et capable d’atteindre un niveau de rendement commercial.

Luisa Fuentes : Compte tenu de l’étendue des technologies dont vous venez de parler et de l’engagement précoce que le processus du Département de l’Énergie vous amène, comment pensez-vous que cela prépare Fitch Ratings et d’autres agences de notation pour le moment où ces technologies seront davantage commercialisées?

Greg Remec : Absolument. C’est extrêmement utile, car il ne s’agit pas de projets que nous pourrions voir en dehors du programme de garanties de prêts. Il est très improbable que nous voyions quelque chose qui comporte ce type de risque technologique, car le risque technologique est généralement incompatible avec le financement de projets de première qualité, qui est vraiment l’idéal pour le plus large éventail d’investisseurs. Par conséquent, la plupart des émetteurs tentent d’obtenir du financement pour un projet.

Greg Remec : J’ai évalué mon premier projet d’énergie solaire chez Fitch Ratings il y a plus de dix ans. Nous n’avions pas de critère d’évaluation lié à l’énergie renouvelable. C’était tout nouveau, et nous avons dû élaborer ce critère pour l’appliquer et le peaufiner. Au fil du temps, à mesure que de plus en plus d’opérations liées aux énergies renouvelables arrivaient sur le marché, par exemple, nous devions non seulement avoir nos propres critères de notation, mais aussi publier les critères de notation pour le marché afin qu’il puisse comprendre comment nous évaluerions ces risques.

Greg Remec : À la suite de la notation de ces premiers projets, nous avons d’abord rédigé nos critères d’évaluation pour les projets d’énergie éolienne, puis quelques années plus tard, les critères d’évaluation pour les projets d’énergie solaire. Par conséquent, nous espérons tirer parti de cette expérience pour les secteurs où nous croyons que du travail et des occasions supplémentaires sont justifiés. Nous pouvons rédiger les critères sectoriels requis pour évaluer ces types de technologies.

Greg Remec : Par conséquent, nous avons largement remplacé le portefeuille principalement axé sur les combustibles fossiles que j’évaluais lorsque je suis arrivé chez Fitch Ratings, avec principalement des projets d’énergie renouvelable et des projets de transition énergétique connexes qui composent maintenant la majeure partie de notre portefeuille.

Luisa Fuentes : C’est tout à fait logique. Je pense que nous observons la même chose du côté du financement de projets, pour être honnête. En mettant de côté le Département de l’Énergie en ce qui a trait au risque technique, plus précisément, quels secteurs, selon vous, ont évolué au point où ils devraient être en mesure d’obtenir un financement de projets traditionnels à grande échelle, et quels sont les facteurs qui leur ont permis de faire ce saut?

Greg Remec : Je pense que le secteur le plus susceptible de commencer à tirer parti de solutions de marchés des capitaux pour obtenir du financement sera le stockage d’électricité par batterie, la technologie des batteries a évolué sur le plan technologique au point où elle est beaucoup plus sécuritaire et beaucoup plus efficace qu’elle ne l’était il n’y a pas si longtemps. Fait très important, la courbe des prix a évolué de façon étonnante, comme c’est le cas pour les cellules solaires photovoltaïques.

Greg Remec : Le prix a chuté précipitamment au point où je pense qu’il est maintenant beaucoup plus rentable de construire une centrale solaire avec une usine de batteries ou même un projet de batteries comme entité indépendante, ce qui peut ensuite être utilisé pour gérer l’intermittence des ressources d’énergie renouvelable, de sorte que nous pouvons en arriver au point où un projet d’énergie solaire suffisamment important avec suffisamment de batteries de secours peut, en fait, être considéré comme distribuable.

Greg Remec : C’est un objectif majeur, mais il doit être rentable. Je pense qu’à l’heure actuelle, nous avons encore besoin de certitude en matière de revenus pour qu’un projet comme celui-là soit couronné de succès sur les marchés des capitaux. Je pense que nous aurions tout de même besoin d’un acheteur de première qualité prêt à payer des prix fixes pour cet élément de stockage par batterie, de sorte que nous puissions être plus certains des liquidités.

Greg Remec : Nous sommes relativement à l’aise avec le profil de coût des projets de stockage électrique par batterie. Il y a encore des préoccupations en matière de sécurité. L’assurance joue donc un rôle très important à cet égard. La façon dont les projets sont utilisés est évidemment très importante. Où seront-ils recyclés? Souvent plusieurs fois. Et notre 100 % à 0 %. Ou s’agit-il davantage d’un service de remplacement stable à long terme?

Greg Remec : Tous ces éléments ont touché au cycle des coûts et au cycle de remplacement des batteries, ce qui aura également une incidence sur le profil de crédit. Je pense vraiment que les batteries seront en mesure de faire ce saut vers le financement de projets traditionnels et ouvriront la voie aux prochaines technologies.

Luisa Fuentes : Beaucoup de nos clients seront très heureux d’entendre votre point de vue à ce sujet. Je vous en remercie, Greg. Richard, comment les banques perçoivent-elles les résultats dans le contexte de ces technologies ou de ces secteurs novateurs? Les cotes sont-elles suffisantes? Si ce n’est pas le cas, peut-être que vous pourriez me dire quels autres conseils vous donneriez aux promoteurs qui prévoient se lancer sur le marché pour obtenir du financement?

Richard Sanders : Nous travaillons dans ce secteur depuis longtemps, et je pense que par le passé, les banques ont toujours cherché à accroître la certitude lorsqu’il est question d’obtenir du financement pour ces secteurs des nouvelles technologies. Pour compléter ce que Greg a dit, je dirais que le risque technologique s’inscrit dans un continuum. Chaque projet que nous examinons permet d’évaluer dans quelle mesure nous assumons de nouveaux risques.

Richard Sanders : Si vous prenez, par exemple, le nombre d’heures de fonctionnement des turbines à gaz d’un modèle donné, qui sont une mesure de ce que nous pouvons savoir sur la certitude de cette exploitation au fil du temps, je ne pense pas que cela change. Je pense que nous verrons, surtout pour le financement d’actifs uniques à l’avenir. Nous continuerons de mettre l’accent sur les risques qui ont été pris et sur la façon dont les promoteurs transfèrent ces risques aux parties qui peuvent le mieux les assumer, ou demandent aux prêteurs de prendre une partie de ce risque.

Richard Sanders : Ou aux investisseurs du marché des capitalisations du point de vue des conseils! Lorsque j’examinais ce type de projets par le passé aux fins d’évaluation, je constatais principalement qu’ils permettent aux organismes avec lesquels vous travaillez d’évaluer les risques technologiques non seulement pendant la phase de construction, mais aussi pendant toute la durée du projet.

Richard Sanders : Je pense que les gens perdent parfois de vue le fait que le financement d’actifs uniques dure très longtemps du point de vue des liquidités et que le service de la dette doit être satisfait tout au long du processus. Je pense donc qu’il est essentiel d’examiner le risque lié au cycle de vie et de déterminer les parties qui prennent les risques et la façon dont elles interagiront au fil du temps.

Richard Sanders : Je pense que cela demeurera essentiel, peu importe les technologies que nous examinons. Il y aura toujours un élément de nouvelle technologie ou de nouvelle configuration du risque technologique existant. Greg et moi parlons depuis de nombreuses années de la reconfiguration de la technologie elle-même, qui permet d’évaluer un niveau de risque. Je pense que c’est sur cela que les promoteurs doivent se concentrer.

Richard Sanders : Mon dernier commentaire concerne la complexité accrue des structures de capital des promoteurs eux-mêmes, qui assument une partie de ce risque dans leur propre bilan, au détriment des projets individuels.

James Wright : C’était un excellent segment sur quelques sujets que je voulais aborder pour commencer. Je pense que nous avons observé un certain recul notable au cours de la dernière année en ce qui concerne le thème de la durabilité, si je peux m’exprimer ainsi, et même l’étiquette elle-même. Cela s’accompagne d’un ralentissement général de la mise au point de certaines technologies de transition.

James Wright : Si nous pouvions approfondir un peu cette question, Greg, en commençant par le développement dans certains de ces espaces plus novateurs en transition, comme les automobiles, l’hydrogène et le logiciel-service, il est certainement en cours. Ils progressent. Toutefois, il semble que l’échéancier pour certains de ces projets ait été repoussé pas mal dans certains cas. Est-ce que vous ou Fitch Ratings avez une opinion sur la cause de certains de ces retards? Que pouvez-vous constater?

James Wright : Les facteurs économiques sont primordiaux. Y a-t-il d’autres types de facteurs réglementaires ou politiques qui entrent en jeu? Que constatez-vous?

Greg Remec : Un peu de tout cela. Mais je pense que la principale chose que tout projet doit avoir pour aller de l’avant est une entente de vente contractuelle avec une contrepartie solvable qui n’a pas ce type d’entente de retrait, vous ne pouvez tout simplement pas atteindre un niveau de certitude en matière de liquidités qui peut justifier l’investissement. Bien que nous entendions parler de l’intérêt pour, par exemple, l’utilisation de l’hydrogène, nous avons coté un projet d’hydrogène qui a pu obtenir une cote d’investissement de première qualité, car il avait en fait un acheteur bien coté qui était prêt à payer au-dessus des prix du marché pour de l’hydrogène vert afin de produire de faibles émissions pour son énergie.

Greg Remec : Dans le cadre de ce projet, l’acquéreur était prêt à conclure des contrats à long terme pour un niveau de tarification connu et à atténuer certains des coûts pour permettre à ce projet d’atteindre une cote élevée sur les marchés des capitaux. Faute de ce type de certitude quant aux revenus, je pense que cela va vraiment mettre de côté le développement de bon nombre de ces nouvelles technologies prometteuses jusqu’à ce qu’elles soient financées au moyen de titres de participation ou d’émissions de titres de créance à rendement plus élevé qui sont en mesure d’absorber ce type de risque, anticiper ce type de risque, jusqu’à ce que nous ayons plus de démonstrations de projets ou simplement un niveau d’aisance amélioré grâce à la démonstration technologique.

Greg Remec : Il faudra que les contreparties soient prêtes à payer au-dessus des prix du marché pour un produit qu’elles peuvent déjà acheter. Autrement, dans certains cas, nous avons, par exemple, l’extraction directe dans l’air. Vous ne gagnez rien. Vous ne vendez pas quelque chose. Vous divisez l’air en ses composantes et enterrez les gaz à effet de serre pour obtenir un crédit. C’est vraiment axé sur la réglementation, et la réglementation est un autre élément qui peut soit promouvoir la technologie, soit la freiner.

Greg Remec : Nous avons commencé en parlant un peu du gaz naturel. Nous considérons le gaz naturel comme un carburant de transition, qui contribue à cette transition vers un environnement à faibles émissions de carbone.

James Wright : En vous écoutant, Greg, cela m’a fait penser qu’il n’y a pas de règles spéciales pour le financement de projets en période de transition, n’est-ce pas? En ce sens, les règles habituelles de financement de projets s’appliquent. Il faut une matrice contractuelle bien structurée qui répartit le risque. Les meilleures parties pour prendre ce risque, qu’il s’agisse, comme vous le disiez, de l’emprunteur, du produit final ou de l’entrepreneur VPC du gouvernement qui le construit, ces règles s’appliquent toujours.

James Wright : C’était donc un point dans un sens. Merci, Richard. Je me tourne vers vous rapidement. Ensuite, pour ce qui en est de la durabilité, que constatez-vous auprès des clients? Avez-vous senti un léger changement en ce qui a trait aux gens qui s’intéressent au thème de la durabilité? Quelle est la raison? Encore une fois, est-ce vraiment là que nous en sommes dans le cycle économique et politique ou y a-t-il d’autres types de facteurs auxquels nous devrions réfléchir?

Richard Sanders : Merci. James. Quelques points à aborder… Je pense que beaucoup de sociétés de notre portefeuille de clients, tant du côté des entreprises que du côté des projets, penchent, et ce depuis de nombreuses années, en faveur de la durabilité. Nous avons des promoteurs spécialisés. Certaines sociétés sont extrêmement actives dans le secteur de plusieurs façons, et d’autres envisagent de reconfigurer certains aspects de leurs stratégies pour gérer ce secteur plus clairement.

Richard Sanders : Je ne pense pas que cela va disparaître. Il y a des risques politiques et des risques réglementaires. L’envers de la médaille en ce qui concerne les rapports. Je pense que cela crée de l’attention dans la presse alors les entreprises y réfléchissent. Mais je dirais que la plupart de nos clients, sinon tous, savent exactement ce qu’ils tentent d’accomplir.

Richard Sanders : Ils n’ont peut-être pas décidé exactement de la façon dont ils y arriveront, mais ils savent généralement ce qu’ils tentent d’accomplir. Le défi, en fait, est de savoir comment vous documentez la situation et dans quelle mesure vous en parlez; à quel point vous voulez être visible, non seulement du point de vue de la réglementation, mais aussi du point de vue de la concurrence.

Richard Sanders : Certaines des entreprises avec lesquelles j’ai travaillé classent, par exemple, dans le secteur des produits chimiques, les secteurs les plus rentables de leur entreprise, ainsi que les secteurs dont elles veulent le moins parler. Certaines de ces occasions sont en lien avec la durabilité. Je pense que les occasions sont potentiellement très rentables pour certaines entreprises.

Richard Sanders : Il n’y aura peut-être pas beaucoup de discussions sur certains aspects de la durabilité simplement pour des raisons de concurrence. Je dirais que, du point de vue des agences de notation, je vois les agences comme étant plutôt preneuses dans tout cela, en particulier du côté des entreprises. Ils doivent évaluer ce qui leur est montré et réfléchir à la complexité des risques et aux flux de trésorerie qui sont générés.

Richard Sanders : En fait, qu’il s’agisse d’un projet ou d’une entreprise en soi, indépendamment des autres et par rapport à ce que les autres font, il arrive souvent que l’organisation dispose de meilleurs renseignements de la part de ces équipes de direction que nous, les conseillers bancaires, et que le grand public. Il s’agit donc de renseignements partiels. Il faut effectuer une évaluation en conséquence.

James Wright : Oui, exactement.

Luisa Fuentes : Je vais passer à une question qui suscite beaucoup de conversations ces derniers temps, en particulier avec les clients. Il s’agit du risque politique lié aux États-Unis. Comme vous le savez, environ les deux tiers des démocraties mondiales tiendront des élections cette année. Bon nombre de ces élections ont déjà eu lieu comme c’est le cas pour la France, l’Inde, le Royaume-Uni, etc. Les élections américaines, elles, auront lieu en novembre. Il y a un contraste très net entre les deux parties en ce qui a trait aux secteurs en transition, du moins dans la rhétorique.

Luisa Fuentes : C’est ce qui a été avancé. Greg, comment les agences de notation traitent-elles le risque macroéconomique politique aux États-Unis en 2024? La loi sur la réduction de l’inflation est-elle à risque ou est-elle trop intégrée pour qu’il y ait lieu de s’inquiéter? Courons-nous le risque d’un ralentissement important dans le secteur des énergies renouvelables, dans le secteur de la transition? Qu’en est-il de choses comme le moratoire sur le gaz naturel liquéfié et le développement dans l’espace CG?

Greg Remec : Nous reconnaissons qu’il s’agit de risques potentiellement réels pour le financement des projets. Nous sommes impatients de voir les résultats. Nous devons anticiper ce qui pourrait se produire si le soutien de ces programmes se poursuit avec l’administration actuelle ou s’il est radicalement modifié par l’introduction d’une nouvelle administration. Notamment la Loi sur la réduction de l’inflation (IRA). Cela comprend beaucoup de financement pour les programmes de lutte contre les changements climatiques et d’énergie, et nous savons qu’une administration Trump pourrait tenter de réduire le financement accordé pour certaines de ces dispositions, en particulier en ce qui a trait à l’énergie renouvelable et à l’atténuation des changements climatiques.

Greg Remec : Toutefois, nous savons aussi que la loi sur la réduction de l’inflation a relativement été un succès en ce qui a trait au déploiement de capitaux qui convient aux deux camps. Il ne s’agit pas strictement d’un problème lié aux républicains ou aux démocrates, et je pense qu’il sera très difficile d’inverser la tendance. De plus, une victoire républicaine au niveau présidentiel devrait être accompagnée du contrôle des deux chambres du Congrès et ils pourront vraiment modifier les lois.

Greg Remec : Même si ce n’est pas le cas, des pressions pourraient toujours être exercées pour modifier la réglementation, retarder, affaiblir ou réinterpréter la réglementation et réduire les répercussions sur les émissions de carbone, le tout pour appuyer les industries des combustibles fossiles. Par conséquent, je ne pense pas qu’il y aura une cessation absolue des progrès vers la décarbonisation et le soutien aux énergies renouvelables. Le premier gouvernement de M. Trump s’est retiré de l’Accord de Paris.

Greg Remec : Nous nous étions entendus sur ce point et les choses ont été complètement inversées. Cela a réduit au minimum la participation des États-Unis. Pourrions-nous encore voir des progrès dans cette direction afin de réduire au minimum les répercussions des ententes qui ont été conclues sous l’administration actuelle? C’est certainement le cas du côté environnemental. Lors de son premier mandat, M. Trump a considérablement réduit les mesures de réglementation environnementale. Cela pourrait se reproduire. Alors que nous évaluons les projets qui dépendent des flux de trésorerie d’un ensemble donné d’actifs, nous devons prévoir dans quelle mesure ces flux de trésorerie dépendent du soutien du gouvernement.

Greg Remec : Dans quelle mesure dépendent-ils du financement ou des subventions qui existent aujourd’hui et qui pourraient être annulés? C’est semblable au risque contractuel. S’il n’y a pas de certitude solide qu’un programme gouvernemental demeurera en place jusqu’à l’échéance de la dette, nous devons réfléchir à ce qui se produirait si elle était éliminée et nous devons examiner des choses comme le seuil de rentabilité.

Greg Remec : À des fins de comparaison avec les pairs, comment un projet peut-il être exposé à un risque semblable? Comment cela a-t-il été évalué? Comment cela a-t-il été noté par le passé? Ce n’est pas que nous saurons avec certitude, même une fois les élections terminées, quelles seront les répercussions. Tôt ou tard, nous devons prévoir que les choses changeront. Je pense qu’il est juste de dire que si M. Trump est élu, il y aura beaucoup plus de soutien pour les industries des combustibles fossiles et moins de soutien législatif pour passer à l’énergie renouvelable.

Greg Remec : Mais il est tout à fait vrai que les États ont beaucoup à voir avec l’orientation de cette transition. Ce sont les États qui établissent les normes relatives à leur portefeuille d’énergie renouvelable. En Californie, vous voyez un pas très, très dynamique vers une économie sans émission. Ils vont le faire, peu importe qui est à Washington. Ils semblent bien engagés dans cette voie.

Greg Remec : Même si vous n’avez pas le soutien nécessaire au niveau fédéral, j’ai mentionné le projet d’extraction dans l’air fondé entièrement sur la réglementation de la Californie. Il ne s’agit pas de fonds fédéraux. Il y a donc du soutien ici. Toutefois, cet exemple est pour la Californie. Cela peut varier d’un État à l’autre. D’autre part, certains États sont très loin derrière la Californie et ont fait très peu de progrès en ce qui a trait à la transition énergétique.

Greg Remec : Ce qui se passe au niveau fédéral ne dicte pas nécessairement ce qui se passera au niveau des États. Il y a donc de nombreuses choses qui peuvent arriver. Nous comprenons cela. Nous essayons donc d’examiner de nombreux scénarios pour nous donner une idée des points de défaillance uniques. Quels sont les éléments d’un projet qui risquent le plus de menacer sa capacité à rembourser sa dette?

Luisa Fuentes : Merci, Greg. Sur ce, nous passons à notre segment préféré de l’équipe, qui est ce qui a changé. Greg. Richard, nous aimons terminer chaque épisode par un rapide tour de table sur ce qui s’est passé cette semaine dans le domaine de l’énergie ou dans d’autres domaines. Compte tenu de la lourdeur de l’atmosphère des dernières semaines, en particulier aux États-Unis, je vais essayer de terminer sur une note positive. Allons-y!

Luisa Fuentes : L’une des choses sur lesquelles je passe beaucoup de temps, c’est le secteur manufacturier, et je pense qu’il y a un optimisme croissant, appuyé par des données réelles, selon lequel les États-Unis réapparaissent en tant que fabricant de produits et véritable joueur manufacturier à l’échelle mondiale. Notamment dans des secteurs comme l’équipement naval et la technologie climatique, qui vont subsister encore longtemps.

Luisa Fuentes : Ils sont impliqués dans la mise en place de salaires de référence pour la Loi sur la réduction de l’inflation. Je pense que cela pourrait avoir une incidence à long terme sur la classe moyenne pour les générations à venir. J’ai grandi ici. Ma famille a immigré pendant les années où les usines ont fermé dans le Nord-est, dans les états du centre du littoral atlantique, lorsque les emplois sont partis à l’étranger, et la situation semble maintenant s’être inversée.

Luisa Fuentes : Ce retour du secteur manufacturier est très agréable à voir. James, je vous cède la parole.

James Wright : Merci. C’est une excellente réponse positive. Je vais être un peu inhabituel, le verre est à moitié vide pour commencer, et je vais essayer de le retourner. Nous avons donc obtenu des données plutôt inquiétantes sur les engagements des entreprises en ce qui a trait aux promesses de carboneutralité et sur notre orientation à cet égard. J’en ai examiné quelques-uns hier soir, et les données montrent vraiment que le budget d’émissions nécessaire, pour ainsi dire, pour avoir pour une chance d’atteindre la cible de 1,5 degré de l’Accord de Paris s’érode assez rapidement.

James Wright : Si nous voulons avoir une chance d’y arriver, nous allons devoir voir ces engagements des entreprises augmenter assez rapidement. C’était un moment de pause pour moi si on peut dire, en essayant d’être positif pendant un instant. Sur une note plus légère, je lis en ce moment un livre formidable sur l’histoire de la Formule 1.

James Wright : Cela m’a rappelé des souvenirs de lorsque j’étais jeune, dans les années 80 et 90, à un rythme effréné de développement technologique dans ce sport. Le livre traite de choses comme la sécurité des conducteurs, la technologie des moteurs, les aides à la conduite électronique, et tout cela. Cela m’a rappelé qu’en tant qu’espèce, nous avons le don de résoudre des problèmes grâce à la technologie.

James Wright : À cœur vaillant rien d’impossible. Il s’agit simplement de savoir si nous agissons assez rapidement. C’est mon opinion.

Richard Sanders : Je vais en fait revenir un peu sur ce que James a dit. Malgré certains obstacles politiques et malgré les défis liés à la carboneutralité que nous observons, je pense que nous traversons une période où, la transformation mondiale et la volonté d’accepter et de reconnaître qu’il y a un défi à relever sont présentes et nous devons relever ces défis et trouver des solutions technologiques pour y parvenir.

Richard Sanders : Nous sommes établis dans une région où nous mettons beaucoup l’accent sur la recherche de solutions technologiques pour résoudre ce type de problèmes. Pour moi, c’est un privilège d’en faire partie et de participer au financement. Je termine sur cette note.

Greg Remec : Ma contribution sera un peu plus personnelle et moins philosophique cette fin de semaine. Malheureusement, ma Honda Accord 2010 a rendu l’âme. J’ai eu une panne de transmission à 220 000 milles, environ. Ça ne valait donc pas la peine de la faire réparer. Ma femme et moi avons commencé à parler du type de voiture que nous allions acheter. Elle n’est pas encore du tout à l’aise avec une voiture entièrement électrique. Je pense que cela reflète dans une grande mesure ce que de nombreuses personnes pensent.

Greg Remec : Par contre, elle veut réduire notre empreinte carbone. Elle pense donc qu’une voiture hybride ou hybride rechargeable pourrait être un bon choix pour nous. Cela permettra de réduire l’empreinte carbone grâce à un kilométrage plus élevé et un meilleur rendement énergétique. Nous ne sommes pas tout à fait prêts à passer à l’électricité pour de nombreuses raisons, mais je pense que cela reflète ce que beaucoup de gens évaluent lorsqu’ils doivent prendre cette décision et quelles sont leurs options.

Greg Remec : Comme je l’ai dit, c’est une démonstration personnelle de ma petite contribution à la décarbonisation.

James Wright : Greg, vous vous rendez compte que lorsque ce balado sera lancé, tous les concessionnaires automobiles de la région de Chicago vous appelleront.

Greg Remec : Oui, mais j’ai un budget limité, alors il n’y aura pas beaucoup de concessionnaires d’automobiles satisfaits.

James Wright : Fort intéressant! Excellent, Richard. Formidable! On aurait pu en parler pendant très longtemps. Du contenu formidable de votre part; tous les deux! Nous continuerons de surveiller les agences de notation et le rôle important que vous jouez, Greg, dans cette transition énergétique. Un excellent sujet; et vous avez été un excellent invité. Merci beaucoup à tous les deux!

Mention juridique et conclusion

Joignez-vous à nous la prochaine fois dans le cadre de The Energy Shift, alors que nous continuons d’aborder certains des sujets les plus chauds du contexte de la transition énergétique aux États-Unis, en vous offrant de nouvelles perspectives et de nouveaux points de vue pour vous aider à élargir vos horizons.

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