Une révolution dans le domaine de la culture en serre en Ontario

Si vous parcourez l’Amérique du Nord, vous ne trouverez rien de tel que le comté d’Essex, dans le sud-ouest de l’Ontario. On y trouve la deuxième plus importante concentration de serres au monde, grâce à la culture de 4 000 acres de tomates, de poivrons et de concombres d’une valeur annuelle à la ferme de plus de 1,4 G$ (en anglais seulement). Ses plus récents exploits sont les fraises à longueur d’année (en anglais seulement), et les initiatives de recherche et de développement de pointe portent tant sur les amandes que sur les bananes.  

L’essor de la région en tant que superpuissance des serres a connu de modestes débuts : dans les années 1950, de petites fermes familiales de deux acres ont été construites sous verre autour de Leamington. C’était suffisant pour partir du bon pied. Au cours des 10 dernières années, les progrès technologiques, le soutien gouvernemental, la demande des consommateurs et les investissements canadiens et étrangers ont alimenté un essor rapide de la production de légumes de serre, qui ont contribué à hauteur d’environ 6 milliards de dollars à l’économie de l’Ontario (en anglais seulement). La croissance annuelle de 5 % à 6 % du secteur devrait se poursuivre au cours des 10 prochaines années (en anglais seulement). Les grands détaillants se tournent avec enthousiasme vers les produits de serre, où le milieu contrôlé protège leurs commandes contre les intempéries comme les fortes pluies ou le gel précoce, qui peuvent entraîner des retards, des annulations et des réclamations d’assurance.  

D’un point de vue géographique, le comté d’Essex est particulièrement bien placé pour tirer parti de l’essor des serres, en raison de son climat ensoleillé et tempéré, de l’abondance de terrains plats et d’un approvisionnement en eau douce enviable. En seulement cinq ans, soit entre 2016 et 2021, la superficie des serres a augmenté de plus de 40 millions de pieds carrés, soit environ 28 % (en anglais seulement). Si l’on ajoute à cela le fait que la frontière entre Windsor et Détroit est à quelques minutes de route seulement, il est facile de comprendre pourquoi, jusqu’à maintenant, le comté d’Essex n’a pas de rival américain et pourquoi 70 % des produits de serre de la région sont exportés aux États-Unis. 

Une telle occasion ne se présente pas tous les jours. En particulier, une occasion qui a été si bien accueillie par le public. Cette croissance explosive de la production d’aliments en serre en Ontario arrive à un point critique. La sécurité alimentaire est une priorité dans le monde entier. Les Nations Unies font campagne en faveur d’une stratégie de « faim zéro » d’ici 2030 dans le cadre des objectifs de durabilité de l’ONU; de plus en plus de gens sont conscients de l’importance de l’approvisionnement alimentaire national après les perturbations causées par la pandémie de COVID-19, et les conditions météorologiques extrêmes découlant des changements climatiques donnent lieu à encore plus d’imprévisibilité. Les avantages des serres sont impressionnants. Les serriculteurs de l’Ontario peuvent produire jusqu’à 15 fois plus (en anglais seulement) d’aliments par mètre carré en serre que par la culture en plein champ. La durée de conservation d’un produit de serre est plus longue, la culture sans pesticide plaît aux consommateurs et la diversification de ce qui peut être cultivé dans une région concentrée est plus importante. 

Tout cela fait du domaine des serres en Ontario l’un des domaines les plus prometteurs et les plus emballants du secteur agricole canadien. Pour maximiser son potentiel, il faudra investir davantage, à la fois pour rester concurrentiel et pour obtenir le soutien continu de la collectivité. L’expansion des serres exigera des investissements soutenus dans les infrastructures de la région, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des eaux usées et des routes. Fait positif, des travaux de construction ont récemment débuté afin d’élargir un tronçon essentiel de l’autoroute 3 de deux à quatre voies, avec l’appui du gouvernement provincial. Des mesures ont également été prises pour construire des logements pour la main-d’œuvre de plus en plus nombreuse et étendre l’accès à Internet haute vitesse dans toute la région.  

Pour ce qui est de l’avenir de Leamington, il est important de se rappeler qu’elle compte également une importante population de travailleurs étrangers temporaires. Alors que la population permanente de Leamington est d’environ 30 000 personnes, 11 500 travailleurs migrants supplémentaires vivent localement dans les fermes. La durabilité de cette situation est renforcée par les mesures de soutien du gouvernement, comme le consulat mexicain de la ville et les mesures de protection en milieu de travail fédérales, ainsi que par les lieux de confort local, comme l’impressionnante scène culinaire mexicaine de Leamington.  

Signalant le succès du programme, ces ouvriers restent aussi désormais plus longtemps. Auparavant, la durée normale d’un contrat de travail était de six à neuf mois mais, à mesure que le secteur atteint la maturité, les grandes serres fonctionnent toute l’année grâce à des lumières DEL, de sorte les contrats d’emploi d’un an ou de deux ans sont désormais chose courante. Cela montre à quel point ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans l’élan du domaine des serres et à quel point il est important de les inciter à revenir dans le comté d’Essex chaque saison et d’alimenter une croissance soutenue pendant une bonne partie de la prochaine décennie.  

Cela souligne à quel point ces travailleurs sont essentiels au boom des serres et à quel point il est crucial qu’ils reviennent dans le comté d’Essex chaque saison.  

Le secteur a connu une croissance exponentielle dans la région durant la dernière décennie grâce aux progrès technologiques, au soutien du gouvernement et des investisseurs et à la demande des consommateurs. Tout cela et plus encore sera nécessaire pour alimenter la croissance continue durant la prochaine décennie.