Taux d’intérêt de la Banque du Canada : Pas maintenant, peut-être plus tard

La Banque du Canada a choisi de ne pas relancer l’économie canadienne maintenant, en maintenant le taux du financement à un jour à 2,75 %, mais elle a laissé entendre qu’il est encore possible de réduire les taux à l’avenir pour aider à traverser la période actuelle d’incertitude commerciale. Les réductions futures reposeront sur des signes de faiblesse de la croissance, mais aussi sur des pressions inflationnistes maîtrisées, et nous nous attendons à voir suffisamment de mesures sur les deux fronts pour entraîner une réduction des taux de 25 pb en juillet.
Sur le front de l’inflation, le gouverneur Macklem s’est dit préoccupé par le fait que l’inflation sous-jacente pourrait être plus forte qu’on ne le pensait au départ, et qu’il était trop tôt pour constater l’impact des droits de rétorsion sur les prix à la consommation. Lorsqu’on lui a posé la question au cours de la conférence de presse, il a pris soin de ne pas indiquer clairement ce que signifie « contenir » l’inflation. Bien que nous ne puissions pas nous opposer à l’accélération observée récemment dans les mesures de base de l’inflation, nous pensons que cela est dû en partie à des droits de rétorsion, particulièrement dans des domaines comme l’alimentation, où le passage passe assez rapidement. Étant donné que deux autres mesures de l’inflation seront publiées avant la réunion de juillet de la Banque, et que nous disposons d’une prévision complète du Rapport sur la politique monétaire, nous nous attendons à ce qu’il y ait suffisamment de preuves pour montrer que le passage des tarifs pourrait simplement se produire plus rapidement que la Banque ne l’avait prévu au départ. que l’inflation sous-jacente soit nettement plus forte.
Nous nous attendons également à voir d’autres signes d’affaiblissement de l’économie d’ici la réunion de juillet, particulièrement sur le marché du travail. À cet égard, le gouverneur a noté que le marché du travail s’était affaibli, mais que les pertes d’emplois étaient concentrées dans les secteurs de l’économie qui sont sensibles au commerce. Bien que cela soit vrai, nous avons également vu la croissance globale de l’emploi dans d’autres secteurs de l’économie ralentir, et si le taux de chômage dépasse 7 p. 100 d’ici la réunion de juillet, il pourrait être difficile pour les décideurs d’en faire fi. Bien que le gouverneur Macklem ait noté une « certaine résilience » chez les consommateurs et les entreprises, il a également fait remarquer que de nombreuses entreprises ont fait état de plans de réduction de l’embauche en raison de l’incertitude commerciale.
Toutefois, pour l’instant, le gouverneur a réitéré que la Banque centrale est moins tournée vers l’avenir que la normale en raison des incertitudes commerciales, et nous devrons donc voir des preuves claires d’un ralentissement de l’inflation de base et d’une accumulation de capacités excédentaires dans l’économie pour que la Banque revienne à des réductions des taux d’intérêt.
Objet : Prévisions économiques — Bien qu’il y ait eu un « consensus clair » pour maintenir les taux d’intérêt stables aujourd’hui, la Banque a maintenu un penchant pour un assouplissement à l’avenir. Nous nous attendons à ce qu’il y ait suffisamment de preuves d’un relâchement de l’économie, et que l’inflation mesurée par l’indice de référence soit touchée par les droits de rétorsion, pour que les décideurs se sentent à l’aise de réduire les taux de 25 pb en juillet, puis de nouveau en septembre.
Objet : Marchés — Les marchés financiers s’attendaient à ce que les taux d’intérêt soient maintenus aujourd’hui, et la baisse des taux de rendement des obligations (mais l’appréciation du dollar canadien) à la suite de la décision était probablement davantage une réaction à la faiblesse des données ISM des États-Unis qu’à la décision stratégique de la Banque du Canada.
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